Pourquoi le lapin est l’ennemi du marin ?

Interdilapinction de prononcer le mot « L…N » à bord d’un bateau ! On peut parler éventuellement de « l’animal aux longues oreilles », de « pollop », de « coureur cycliste » ou de « langoustine des prés » mais pas de L…N !

Les marins le détestent. Cette croyance nous vient d’un temps beaucoup plus ancien où on emportait à bord des animaux vivants, dont des lapins, pour les manger au cours de longues traversées (avant l’existence des frigos et des congélateurs). Certains réussissaient à s’échapper et provoquaient des catastrophes à bord en rongeant les cordages en chanvre retenant la cargaison dans les cales (provoquant une déstabilisation et de la gîte pouvant entraîner un naufrage) et en s’attaquant au calfeutrage des planches de bois, fait avec de l’étoupe de chanvre (provoquant ainsi des entrées d’eau fatales).

rat

C’est depuis ce temps-là que les lapins vivants sont bannis de tout voyage maritime. Il est même interdit de prononcer ce mot à bord ou d’apporter à bord des livres, des magazines ou des photos l’évoquant. Dur sanction à l’encontre de cet animal bien plus mignon et utile au demeurant qu’un autre tout autant dangereux pour les navires : le rat.

C’est d’ailleurs bien souvent lui qui ronge beaucoup de choses à bord quand par malheur il arrive à monter à bord lors d’une escale. On ne verra jamais un lapin suspendue à une amarre tentant d’infiltrer les cales d’un voilier, mais un rat, si !

D’ailleurs, notre chanteur national Renaud se fout un peu de cette superstition dans sa chanson « Dès que le vent soufflera » en la finissant par ces paroles « Nous nous en allerons (de lapin) ». Pour écouter la chanson entière, c’est ici : https://youtu.be/489RRPngpmk.

C’est pas l’homme qui prend la mer
C’est la mer qui prend l’homme
Moi la mer elle m’a pris
Je m’souviens, un mardi

J’ai troqué mes santiag’
Et mon cuir un peu zone
Contre une paire de dockside
Et un vieux ciré jaune,

J’ai déserté les crasses
Qui m’disaient : Sois prudent
La mer c’est dégueulasse
Les poissons baisent dedans !

Dès que le vent soufflera je repartira
Dès que les vents tourneront nous nous en allerons…

C’est pas l’homme qui prend la mer
C’est la mer qui prend l’homme
Moi la mer elle m’a pris
Au dépourvu, tant pis…

J’ai eu si mal au coeur
Sur la mer en furie
Qu’j’ai vomi mon quatre-heures
Et mon minuit aussi.

J’me suis cogné partout
J’ai dormi dans des draps mouillés
Ça m’a coûté des sous
C’est d’la plaisance, c’est l’pied !

Dès que le vent soufflera je repartira
Dès que les vents tourneront nous nous en allerons…

C’est pas l’homme qui prend la mer
C’est la mer qui prend l’homme
Mais elle prend pas la femme
Qui préfère la campagne.

La mienne m’attend au port
Au bout de la jetée
L’horizon est bien mort
Dans ses yeux délavés,

Assise sur une bitte
D’amarrage, elle pleure
Son homme qui la quitte,
La mer c’est son malheur !

Dès que le vent soufflera je repartira
Dès que les vents tourneront nous nous en allerons…

« C’est pas l’homme qui prend la mer
C’est la mer qui prend l’homme »
Moi la mer elle m’a pris
Comme on prend un taxi…

Je f’rai le tour du monde
Pour voir à chaque étape
Si tous les gars du monde
Veulent bien m’lâcher la grappe,

J’irai z’aux quatre vents
Foutre un peu le boxon
Jamais les océans
N’oublieront mon prénom…

Dès que le vent soufflera je repartira
Dès que les vents tourneront nous nous en allerons…

« C’est pas l’homme qui prend la mer
C’est la mer qui prend l’homme »
Moi la mer elle m’a pris
Et mon bateau aussi…

Il est fier mon navire
Il est beau mon bateau
C’est un fameux trois-mâts
Fin comme un oiseau hisse ho !

Mais Tabarly Pajot
Kersauson et Riguidel
Naviguent pas sur des cageots
Ni sur des poubelles !

Dès que le vent soufflera je repartira
Dès que les vents tourneront nous nous en allerons…

« C’est pas l’homme qui prend la mer
C’est la mer qui prend l’homme »
Moi la mer elle m’a pris
Je m’souviens, un vendredi

Ne pleure plus ma mère
Ton fils est matelot
Ne pleure plus mon père
Je vis au fil de l’eau,

Regardez votre enfant
Il est parti marin
Je sais c’est pas marrant
Mais c’était mon destin.

Dès que le vent soufflera je repartira
Dès que les vents tourneront nous nous en allerons…(de requin)

Dès que le vent soufflera je repartira
Dès que les vents tourneront nous nous en allerons…(de lapin)