(Tous les mots suivis d’un * sont expliqués dans le glossaire figurant au bas de l’article)
Le surlendemain du passage du cyclone Maria, les conditions météo s’améliorent nettement. La houle est moins forte et les premiers bateaux repartent en direction de la Martinique ou d’ailleurs.
Je m’apprête à les imiter. Le moteur de Nautigirl ronronne déjà. Je suis sur le point de quitter la bouée, une amarre dans les mains, lorsque je vois un zodiac(*) s’approcher. C’est « African » le propriétaire de la bouée qui passe me voir (ils sont nombreux ici à avoir un surnom par lequel ils préfèrent se faire appeler). C’est un géant qui pèse aisément son quintal ! Il est impressionnant à voir : aussi grand que large ou presque. Il me convainc de rester quelques jours de plus sur Bequia(*) pour me détendre un peu plutôt que de remonter aussi vite en Martinique sans même avoir pris le temps de poser un pied à terre. C’est vrai que c’est dommage. Je rattache l’amarre que je venais de libérer, éteins mon moteur et je le suis sur son dinghy(*) pour qu’il me dépose à terre (mon annexe est déjà gentiment sanglée et dégonflée sur le pont et je n’ai pas du tout envie de la remettre à flot de suite).
En chemin, nous stoppons un moment sur son catamaran à bord duquel il fait régulièrement du charter et il m’y offre un verre de jus frais. Ça faisait longtemps ! C’est délicieux ! Et ça me rappelle à quel point un frigo à bord, c’est parfois bien pratique… Nous repartons rapidement en direction de la terre ferme où African me dépose.
J’en profite pour faire ma clearance(*) et j’explore un peu les environs à la recherche d’une connexion internet. Je suis coupée du monde depuis déjà plusieurs jours et j’aimerai savoir ce qu’a donné Maria exactement…
C’est ainsi que j’aboutis au « Maria’s Café », oui, oui, du même nom que le cyclone ! En m’y connectant à internet pour la première fois depuis que j’ai quitté la Martinique à la hâte, je lis un message Facebook daté du jour de mon arrivée à Bequia par un pote qui m’annonce avoir un très bon ami sur place qui a réservé une bouée pour moi… Pffffff…. Dommage que je n’ai pas pu me connecter à internet avant… Ça m’aurait évité une nuit blanche comme celle que j’ai passé sur le mouillage avec mon ancre qui n’accrochait pas… Et ce très bon ami de mon pote, c’est John, le propriétaire du « Maria’s Café » justement. Celui-ci m’accueille comme si j’étais une de ses amies de longue date et me met tout de suite à l’aise.
Je suis à Bequia depuis maintenant quelques jours. Les gens d’ici sont accueillants et cet endroit me fait penser à la Polynésie qui me manque tant. Le contact est facile, les locaux sont souriants, le mouillage est sympa, bref, ça me fait du bien. Tous les jours, je squatte le wifi du bar-restaurant pour bosser en ligne la théorie du Yachtmaster, mon nouveau défi. Une fois les cours finis, je pourrais valider à distance cette formation et ne passer que la pratique dans une école affiliée à la RYA, comme celle de Grenade.
C’est ainsi que tous les matins, je suis la première à arriver au « Maria’s Café ». John m’y offre le petit déjeuner et nous faisons tous les jours plus ample connaissance autour de notre café matinal.
J’apprends ainsi qu’il s’apprête à prêter un voilier pour permettre à une église de rapatrier des vivres en Dominique(*) durement touchée par l’ouragan. Il me présente Mac, un ami à lui, pasteur, qui fera partie du convoi. Celui-ci n’a aucune expérience en tant que marin mais il est volontaire et bricoleur, ce qui peut s’avérer utile sur un bateau comme celui sur lequel il va partir.
Ce voilier, mis à disposition par John, c’est un bateau dont le propriétaire, trop endetté, ne s’occupe plus et dont ce dernier a convenu de lui laisser à disposition en échange des sommes engagées par John pour la maintenance, le mouillage et la surveillance du bateau.
John propose à Mac d’aller lui montrer le bateau en attendant l’arrivée du capitaine, un autre pasteur (!?!), qui fera la route jusqu’en Dominique. Je les accompagne, curieuse. Le bateau fait 40 pieds, il a l’air solide mais l’intérieur est sale : il y a de l’huile partout sur les planchers, les bouts(*) sont emmêlés, certains sont bien usés, trop même. Il y a du travail pour le mettre suffisamment en état pour la navigation prévue ! Mac s’y met de suite, aidé dans cette tâche par un homme à tout faire travaillant pour John.
Le lendemain, depuis la terrasse du café, d’où je vois le bateau en question, je vois Mac s’activer dessus accompagné par un autre homme, beaucoup plus petit, il arrive à peine à la hauteur de la bôme(*) ! C’est le capitaine censé mener ce bateau jusqu’en Dominique. Il vient d’arriver en ferry depuis Saint-Vincent(*) où il vit. C’est également un pasteur ! Ils gréent(*) les voiles, démêlent les drisses(*), mettent tranquillement les choses en place.
Je fais la connaissance du capitaine, Pete, un peu plus tard dans la journée. Il a 71 ans !!! Il me parle de ses expériences de navigation, de sa vie dans les îles Marshall… Je découvrirais rapidement que tous ces souvenirs datent du début des années 80 soit presque 40 ans auparavant et que depuis, il a peu navigué !
John discute avec les pasteurs. Il semble inquiet à l’idée de leur laisser la responsabilité du bateau en raison de l’âge du capitaine… Mac est une personne qu’il connaît depuis un bout de temps, ils s’entraident souvent et c’est pour cette raison qu’il décide de leur proposer de les accompagner. Par contre, l’idée de n’être entouré que de pasteurs au cours de longues heures de navigation ne l’enchante guère. Il me propose donc de faire partie du voyage. C’est l’occasion pour moi de donner un coup de main à une île sinistrée, je saisis ma chance !
Nous voilà bientôt tous réunis autour d’une table au café. John leur fait part de son idée. Ils sont enchantés de sa proposition de les assister au cours du voyage. Par contre, ma présence à bord les fait un peu grincer des dents. Pete précise qu’ils sont déjà cinq pasteurs à partir et qu’avec nous deux, nous serions sept. Trop de poids, moins de vivres à emmener. Ils ne sont pas d’accord. John discute, négocie, il ne voit pas l’intérêt d’avoir autant d’hommes d’église à bord, tous néophytes… Finalement, Pete décide de nous emmener tous les deux et de réduire le nombre de pasteurs à bord à trois : lui, Mac et un autre pasteur nommé Edward fraîchement débarqué de Saint-Vincent lui aussi.
Edward est un gros bébé tout rondouillard à la bedaine bien prononcé. Il se présente à moi heureux de m’annoncer qu’il parle français parfaitement et qu’il pourra m’aider à me faire comprendre à bord. Je réaliserai rapidement que sa soit-disant maîtrise du français est très largement surévaluée tout comme d’autres aspects de sa personnalité…
Pete me prend en aparté. Il m’explique qu’étant pasteurs, tout ce petit monde attend de moi que je m’habille « modestement ». Interloquée, je lui demande ce qu’il sous-entend par là. Il se contente de me répondre que comme je suis (short et tee-shirt), ça va… Sous-entendu, je pense, pas de haut de bikini à bord et ne pas se trimballer en maillot de bain devant eux…Ben, voyons… Vive la libération de la femme et l’absence de préjugés…
Samedi 30 septembre 2017, au matin, nous nous apprêtons à quitter Bequia à bord du voilier. Pete, le capitaine, nous réunit dans le cockpit. Il veut prier (?!?) avant de quitter le mouillage… Je les regarde faire, un peu à l’écart. Ce rite me paraît un peu étrange mais de la part de pasteurs, je ne devrais pas être étonnée. La prière cède la place à un petit discours… Pete précise que c’est lui le capitaine, que John est là en tant que propriétaire du voilier, qu’il attend de nous que nous obéissions lorsqu’on nous donne un ordre et que si conflit il doit y avoir, ça ne peut être qu’entre lui et John de part leur position respective : les autres doivent la fermer et obéir. Si quelqu’un est malade, il attend de lui de faire sa part des tâches…. Hé ben, ça promet pense-je !
Nous quittons le mouillage. Pete prend son rôle de capitaine très à coeur visiblement. Il est déjà à l’avant du bateau à – je pense – ranger les amarres(*) ou remonter les para-battages(*). Pas du tout en fait… Quand je passe à l’avant pour vérifier qu’aucun bout ne traîne sur le pont, qu’aucun pare-battage n’a été oublié, je me rends compte qu’il n’a rien fait, ça me surprend ! Je ne dis rien et je gère donc à moi seule l’ensemble des amarres et pare-battages. J’arrime(*) le tout solidement sur le balcon(*) arrière et rejoint tout le monde dans le cockpit. J’entends John demander à Pete d’aller attacher l’ancre à l’avant mais ce dernier lui répond qu’il préfère regarder comment John s’y prend. Surprenant pour un capitaine ! Il semble ne pas savoir comment sécuriser l’ancre ! John passe donc à l’avant pour s’en occuper suivi par Pete qui, décidément, me donne une confiance très moyenne en ses capacités de capitaine…Par contre, il adore donner des ordres et des instructions… La preuve, alors que j’essayais d’expliquer en anglais à Edward comment faire un nœud de chaise, il m’a vertement rabrouée en disant que ce n’était pas le moment… Hum hum… Je ne dis rien, je baisse la tête… Après tout, il ne faut pas contrarier les ancêtres !
Un peu après, il m’explique avec tout le sérieux du monde que la meilleure cabine est celle de l’arrière mais qu’il la destine à accueillir des vivres, que lui se réserve la banquette bâbord dans le cockpit(*)… Genre, il va veiller toute la nuit et nous, les autres, on n’a qu’à s’arranger ensemble… Après cela, il me confie son téléphone pour que je le pose à côté de la descente(*), ce que je fais. Cinq minutes après, il descend dans le carré(*) faire je ne sais pas quoi et soudain je l’entends m’interpeller sèchement : « Diane ! Qu’est ce que tu as fait de mon téléphone ? ». Je lui désigne du doigt l’endroit exact où il m’a vu poser son téléphone quelques minutes à peine avant. Il paraît étonné mais ne murmure pas même une excuse ou un merci en s’en emparant… Bon sang ! Ça promet ce voyage !!! Le temps d’atteindre l’île de Saint-Vincent où l’on doit récupérer les vivres, je l’entends raconter à qui veut l’entendre toutes ses aventures vécues en bateau… le plus grand bateau sur lequel il a navigué, le plus haut mât sur lequel il a grimpé, le trajet le plus « rout’s » qu’il ait vécu sans électricité sur le voilier, sans coussin, sans éclairage, sans rien… Tout ces souvenirs datent des années 80 tout de même !!! Il remue beaucoup, beaucoup de souvenirs qui datent…
John, qui barrait jusqu’à présent, laisse à Edward le soin de diriger le bateau. Ce dernier lui a dit qu’il savait faire du bateau et qu’il avait même participé à des régates. John lui confie donc la barre du bateau en tout confiance. Rapidement, le voilier commence à zigzaguer à gauche et à droite… Visiblement il ne sait pas barrer si bien que ça, et ce, malgré la présence de Pete à ses côté qui tente de lui prodiguer des conseils… Il semblerait qu’un pasteur puisse mentir éhontément ! Je me répète mais ça promet vraiment, d’autant plus que le pilote automatique refuse de fonctionner, il faudra donc barrer tout du long… Et il y a environ 25 heures de trajet.
En aparté, John me fait comprendre que nous serons sûrement les deux seuls à assurer les quarts(*) de nuit. Il voit mal les autres faire. Mac est volontaire mais n’a pas d’expérience. Edward a visiblement menti sur son expérience de navigateur. Pete est dans un rêve éveillé où il se voit capitaine alors qu’il n’en a pas les compétences et il n’a pas la force physique nécessaire pour agir comme il le faudrait sur le bateau. Il n’arrive pas à border seul l’écoute(*) de grand-voile par exemple.
A 12h30, après un peu plus d’une heure de navigation, nous arrivons à la pointe sud de Saint-Vincent dans une petite marina dans laquelle nous devons récupérer les vivres collectés par les paroisses auxquelles appartiennent ces pasteurs.
Je connais un peu Saint-Vincent mais pas cette marina. Je découvre une minuscule enclave entourée d’un récif et à laquelle on accède pour une toute petite passe définie par deux balises(*) classiques rouge et verte. John, qui a repris la barre, faufile le voilier à travers cette petite entrée. On pourrait presque (si j’étais marseillaise) toucher depuis le pont du bateau les balises qui la délimitent. Je suis impressionnée. Je regarde le logiciel de navigation Navionics sur l’Ipad qui montre la carte détaillée de l’endroit et notamment les profondeurs. Pour accéder aux pontons, il faut veiller à ne pas s’écarter du chenal de navigation qui n’est pas marqué en surface (aucune bouée pour le baliser), il faut donc garder un œil constant sur l’Ipad.
Nous arrivons enfin au ponton d’où les vivres vont être chargés. Certains volontaires de la paroisse nous attendent, prêts à faire monter les vivres à bord. Je pars avec la femme de Pete – qui nous attendait de pied ferme – récupérer les aliments pour nourrir l’équipage durant le trajet. Je reviens les déposer au bateau et je commence à organiser le coin cuisine. Pendant ce temps là, John gère les pleins d’eau et de gasoil, et Mac commence à descendre dans le bateau des sacs de riz, de farine et des cartons de conserves pour la Dominique. Il suit les instructions de John qui souhaite que tout soit centré non loin du mât pour répartir uniformément le poids.

A la demande de John, Mac vérifie que les réservoirs d’eau se remplissent tranquillement. Il ouvre la trappe d’accès mais ne voient que des réservoirs vides… Pourtant, les employés de la marina ont bien mis un tuyau dans l’un des nables(*) sur le pont et de l’eau s’écoule du tuyau alors où va-t-elle ? Je monte sur le pont et je m’aperçois que le tuyau est enfoncé dans un nable intitulé « waste » (déchets en anglais) et non « water » (eau en anglais). Résultat, l’eau s’est déversé directement dans le réservoir de gasoil auquel ce tuyau « waste » a sans doute été raccordé par l’ancien propriétaire… Le moteur qui tournait encore a calé…
On passe l’après-midi entière à tenter de siphonner le réservoir pour se débarrasser de l’eau et pouvoir redémarrer le moteur. Bien évidemment, on est samedi, tout est fermé et nous n’avons qu’une minuscule pompe qui génère un tout petit débit. C’est mieux que rien mais ce n’est pas terrible… Au fur et à mesure qu’on vide le réservoir, on remplit des seaux de ce mélange de gasoil et d’eau qu’on doit ensuite aller porter jusqu’à un récipient plus loin dans la marina qui autorise le déversement de gasoil. Ce sont des va et vient constants durant plusieurs heures. Le réservoir semble sans fin. Dans le doute, Mac décide de vérifier la profondeur du réservoir et ne trouve rien de mieux que d’y glisser un bout de canne à pêche qu’il laisse tomber à l’intérieur par inadvertance par une ouverture à peine plus grande que mon poing… Décidément, pas de chance… Le bout de canne a disparu à l’intérieur. Impossible de le récupérer…

Au bout de plusieurs heures d’effort, on arrive finalement au bout : canne à pêche toujours coincée mais réservoir vidé, moteur purgé et filtres changés par les bons soins de Mac. Nous redémarrons enfin le moteur dans la soirée. Il fait nuit noire quand nous quittons enfin le ponton ! Le bateau est chargé à bloc. Nous avons préservé la cabine avant et la cabine arrière pour l’équipage et l’ensemble des vivres est entassé dans le carré. Nous marchons sur les sacs de riz et de farine pour atteindre les seules toilettes qui fonctionnent et la cabine à l’avant.
Je suis de nouveau la seule à me charger des amarres et des pare-battages. John est à la barre, Mac est auprès de lui, Edward est assis dans le cockpit près d’eux et Pete est à l’avant avec sa lampe torche étanche dont il ne cesse de clamer les qualités pour assister John dans la sortie étroite de la marina. On n’y voit rien avec sa lampe ! Je finis de ranger les pare-battages et je demande à Mac de me donner le projecteur que j’ai emprunté à Nautigirl pour le trajet. Il me le tend et j’éclaire un instant vers l’avant pour voir où l’on en est et aider Pete dans sa recherche des bouées de signalisation. Au moment où je braque mon projecteur vers l’avant, je me rends compte que l’on s’apprête à dépasser les deux balises par leur droite !!! On est complètement à côté du chenal qu’on aurait dû emprunter et on s’apprête à finir sur un banc de sable ou pire un récif ! Je crie pour attirer leur attention dans le cockpit. Ils prennent enfin conscience de leur erreur ! Marche arrière toute, demi-tour et repassage au bon endroit du chenal pour franchir cette foutue porte !!!! Heureusement que j’avais pensé à emmener ce foutu projecteur de pont, sans cela, on arrêtait le voyage là… sur le récif… A quelques milles seulement de notre point de départ…
Après nous être un peu éloignés, je prends la barre pour commencer mon quart de nuit. Pete est sur mon dos. Il est assis devant la capote(*) sur le radeau de survie et observe les flots noirs… Et il commente en me donnant des ordres : « Fais +10° sur ta route pour éviter un courant »… Comme si il pouvait voir la moindre indication d’un courant par cette nuit sombre… 10 minutes après, il se retourne vers moi pour me dire de reprendre ma route normale… Comme s’il avait pu observer un « micro-courant » sur quelques centaines de mètres et qu’il avait su – de par sa précision – nous éviter de nous dévier de notre route… Ralahaha !!! Cette manière d’essayer d’imposer son statut de capitaine me court fortement sur le système…
Edward, quant à lui, en rajoute une couche en se permettant de faire des réflexions dès qu’il voit sur l’Ipad ma route réelle s’écarter de la route théorique… C’est qu’il commence à me gonfler aussi celui-là ! En plus, il ne fout rien… Quand il n’est pas allongé de tout son long dans le cockpit immobilisant une banquette entière, il est assis. Quand il faut border(*) le génois(*), il faut lui indiquer sur quelle « corde » il faut tirer vu qu’il n’en a aucune idée visiblement… Et quand enfin on lui met l’écoute dans la main, il faut encore l’enrouler pour lui autour du winch(*) sinon il ne la mettrait pas dans le bon sens… Et quand il ne lui reste plus qu’à activer le winch, il fait un semblant de démonstration de force en faisant tourner la manivelle de winch sans même prendre la peine de regarder l’impact de son action sur la voile d’avant… Soi-disant qu’il ne peut pas regarder vers l’avant à cause de ça… Ben mon p’tit, tu fais comme tout le monde, tu te mets à genoux sur la banquette et tu tends la tête vers l’extérieur pour regarder le génois en même temps que tu le bordes, purée !!!! Heureusement, il part tôt se coucher dans la cabine arrière.
Le vent est quasi-inexistant sous le vent de Saint-Vincent. Nous devons rapidement soutenir les voiles au moteur. A 2 heures du matin, je pars remplacer John dans la cabine avant. Je viens à peine de me trouver une position confortable pour tenter de trouver le sommeil que j’entends le moteur s’éteindre. C’est le branle-bas de combat sur le pont, j’ai l’impression. Des éclats de voix… Il semble y avoir un problème avec le moteur de nouveau… Je n’ai même pas la force de me lever pour aller me renseigner… De toute manière, ils sont déjà assez nombreux sur le pont. J’entends les voiles claquer…
A SUIVRE !
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A très vite !
PS : Cette histoire raconte ce que j’ai vécu mais afin de respecter l’anonymat des personnes qui ont croisées ma route, j’utilise des prénoms d’emprunt – sauf autorisation expresse obtenue de leur part.
GLOSSAIRE :
Amarre : grosse “corde” utilisée par les bateaux pour se “garer” le long d’un quai ou d’un autre bateau ou pour s’attacher à un corps-mort.
Amarrer : comme dirait le dictionnaire Larousse, c’est attacher un navire au moyen d’amarres.
Arrimer : Fixer solidement le chargement d’un navire.
Balcon : structure métallique à l’avant (et parfois à l’arrière) du bateau.
Balise : marque latérale fixe ou flottante indiquant un chenal ou un danger par exemple. Elles ont toutes une couleur bien déterminée fonction des rôles qu’elles jouent.
Bequia : île du Sud des Antilles faisant partie de l’état de Saint-Vincent-et-les-Grenadines. Bequia se situe au sud de l’île de Saint-Vincent. C’est la plus grande île des Grenadines. La population est d’environ 6.000 habitants.
Bôme : barre rigide à la perpendiculaire du mât d’un voilier sur laquelle est fixée la partie inférieure de la grand-voile et qui permet de l’orienter.
Border : sur un voilier, border signifie ramener une voile plus près du bordé, c’est-à-dire la coque du bateau. On se sert pour cela de l’écoute de la voile concerné (le cordage attaché au bout de la voile) sur laquelle on tire pour rapprocher la voile.
Bout : (se prononce « boute ») cela désigne, de façon générale, un cordage sur le navire car le mot « cordage » n’est jamais utilisé par les navigateurs.
Carré : pièce intérieure du bateau où l’on peut se réunir.
Capote : couverture amovible qui protège des vagues et de la pluie l’entrée du bateau.
Clearance : faire sa clearance, c’est faire les démarches douanières nécessaires pour entrer ou sortir d’un pays.
Cockpit : emplacement situé à l’arrière d’un bateau de plaisance, où se tient le barreur.
Descente : petit ensemble de marches qui mène à l’intérieur du voilier.
Dinghy : annexe en anglais. Les deux mots sont couramment employés pour définir la même chose. Voir la définition d’annexe plus haut.
Dominique (Dominica en anglais) : pays et île de l’archipel des Caraïbes, située entre les îles françaises des Saintes et de Marie-Galante (deux dépendances de la Guadeloupe) au nord et l’île de la Martinique au sud. La population est d’environ 73.000 habitants.
Drisse : “corde” que l’on voit courir le long du mat et qui sert à hisser ou affaler une voile.
Ecoute : “corde” fixée au coin de la voile et qui sert à régler l’angle de la voile par rapport au vent (en la tendant plus ou moins fort).
Génois : voile d’avant avec un recouvrement important de la grand-voile (i.e, le point d’attache des écoutes est bien en arrière du mât).
Gréer : équiper un voilier de tout ce dont il a besoin pour être en état de naviguer.
Nable : trou dans le pont – fermant grâce à un couvercle qu’on visse hermétiquement – reliant un réservoir avec l’extérieur grâce à un tuyau qui court le long de la coque d’un voilier et généralement masqué de la vue.
Pare-battage : sorte de bouée gonflée d’air servant à amortir et à protéger la coque face à d’éventuels chocs sur un quai ou un autre bateau (on parle également de « défense »).
Quart (de nuit) : tour de veille à la barre la nuit (tranche allant de 2 à 4 heures généralement).
Saint-Vincent : île du Sud des Antilles faisant partie de l’état de Saint-Vincent-et-les-Grenadines. C’est l’île principale. La population est d’environ 110.000 habitants.
Winch : avec sa manivelle, sorte de gros moulin à café sur lequel vient s’enrouler la “corde” qu’on cherche à tendre. Il permet de démultiplier les efforts.
Zodiac : il s’agit d’une marque déposée qui désigne un canot pneumatique généralement à moteur (voir aussi la définition d’une annexe).
