Autrefois, les navires étaient moins rapides qu’à l’heure actuelle, ce qui signifiait de longues traversées de plusieurs mois parfois. Dans un espace restreint, avec beaucoup d’hommes à bord, loin de leur famille et de leur femme, il est apparu plus simple d’interdire les femmes à bord pour éviter toutes tensions (convoitises, jalousies, brutalités) pouvant aller jusqu’à mettre le bateau en danger. Sachant que les marins sont très superstitieux, rien de plus facile pour cela de faire courir le bruit qu’elles portaient malheur à bord !!!
D’ailleurs, si une femme devait venir à bord en tant que passagère, s’il se passait quoi que ce soit à bord, c’était forcément de sa faute et elle pouvait être maltraitée !
Le Roi de France, lui-même avait promulgué la règle suivante : « Par ordre du Roi, la présence de toute femme sur un bateau de Sa Majesté est interdite, sauf pour une courte visite ; un mois de suspension sera requis contre l’officier qui contreviendrait à cet ordre et quinze jours de fer pour un membre de l’équipage qui, lui-même, n’y souscrirait point ».
La superstition a d’ailleurs tenu bon jusqu’au 18ème siècle. Toutefois, certaines femmes de l’époque ont su s’intégrer à des équipages de pirates, comme Anne Bonny ou Mary Read, les deux les plus connues. Ok, elles se faisaient passer pour des garçons, mais tout de même ! On connait moins, Jeanne Barret, qui est la première femme à avoir fait le tour du monde, elle-aussi déguisé en homme, en embarquant sous le nom de « Jean Baré » pour une expédition dirigée par Louis-Antoine de Bougainville en 1766.
Aujourd’hui, les femmes sont acceptées à bord même si certains équipages refusent encore totalement toute présence féminine à bord, notamment dans le secteur de la pêche. La marine, d’ailleurs, compte de plus en plus de femmes dans ses rangs. Elles sont également de plus en plus nombreuses à participer à des courses au large : Florence Arthaud, Ellen Mc Arthur, Anne Caseneuve ou encore Samantha Davies. Toutefois, il est encore difficile pour elles de prendre place dans des équipages mixtes à cause de la promiscuité ou de la différence de force physique comme l’explique Armel Le Cléac’h (Banque Populaire) « Pouvoir vivre à bord d’un bateau, pendant quinze jours, trois semaines ou un mois dans un petit espace, ça peut être plus compliqué pour un équipage mixte, en raison de la promiscuité » et Franck Cammas qui préfère les équipages 100% masculins sur la Volvo Ocean Race « parce que les femmes manquent de force physique. C’est comme si on demandait pourquoi il n’y a pas de femme en équipe de France de rugby. C’est une évidence. On recherche des gabarits puissants ».
Une nouvelle règle de la Volvo Ocean Race vise d’ailleurs à féminiser les équipages en imposant des quotas… Vive l’évolution des mentalités !
Certains marins refusent catégoriquement de partir un vendredi mais lorsqu’on les interroge, ils avouent volontiers ne pas savoir pourquoi on dit que ça porte malheur…
ction de prononcer le mot « L…N » à bord d’un bateau ! On peut parler éventuellement de « l’animal aux longues oreilles », de « pollop », de « coureur cycliste » ou de « langoustine des prés » mais pas de L…N !